Lettre d’un martyr du DHKC à sa petite fille

Récemment, 10 guérilleros du DHKC sont tombés en martyr, et l’un d’entre eux, Hüseyin Gülmez, a écrit une lettre à sa petite fille lui qu’elle comprenne ce qu’il a fait quand elle sera plus âgée. Cette lettre déchirante, mais inspirante, a été traduite en anglais par un correspondant de Redspark. La photo ci-dessus montre Hüseyin avec sa petite fille Idil, qui est nommée d’après Ayce İdil Erkmen, une femme révolutionnaire qui est morte lors d’une grève de la faim.

Bonjour ma fille,

Je crie des montagnes qui se sont rebellées contre l’injustice et la tyrannie.

Tu es petite, peut-être ne sais-tu même pas ce que signifie papa. Tu n’es pas assez vieille pour lire et comprendre ce que je t’écris. Tu comprendras quand tu grandiras.

Bien sûr, au début, tu me blâmeras, tu te mettras en colère. Tu te demanderas « Pourquoi mon père n’et pas à mes côtés ? ». La question «Pourquoi est-il dans les montagnes, est-ce qu’il ne m’aime pas? » viendra à ton esprit et restera dans ta tête. Peut-être tu te mettras en colère et tu diras: « Je n’aime pas mon père ». Sache ma fille, que je suis ici parce que je t’aime. Je mène la guerre. Que devrait faire un père qui aime sa fille ? Qu’est-ce que quelqu’un qui aime sa patrie fait, que devrait-il faire ? Pourraient-ils protéger en restant à ne rien faire ? Est-ce que cela pourrait-il vraiment s’appeler amour ?

Cela ne serait certainement pas de l’amour. Ceux qui aiment leurs filles aiment aussi leur patrie. Si l’on n’aime pas sa patrie, on ne peut pas aimer sa fille. Alors que notre patrie est sous une occupation dissimulée, que nos jeunes et nos enfants sont embourbés dans la drogue, le jeu et la prostitution, si quelqu’un oublierait sa culture et sa vie, et appellerait amour la décadence, le mot «amour» deviendrait vide depuis longtemps. Notre amour est le plus beau qui soit. Même si c’est lointain, même si c’est impossible, nous allons à notre mort en connaissance de cause pour ce que nous aimons. Rien n’est impossible. Ce qu’on appelle impossible nécessite seulement du temps.

Si je restais à tes côtés, peut-être que je ne serais pas en mesure de te protéger. Une véritable protection ne signifie pas de protéger de quelques personnes, car je ne peux pas te protéger du système décadent de l’État. Peut-être que des millions d’enfants comme toi sont sans protection, affectés par les politiques de l’État de la décadence et agoniser dans la tourbière de la drogue, le jeu et la prostitution.

Nos fils et filles que nous suirveillons et protégeons comme la prunelle de nos yeux, sont embourbés dans la drogue, la prostitution et le suicide. Ils deviennent des individus déprimés, ils perdent leurs valeurs. Ils oublient leurs coutumes. Ils oublient leur culture et leur langue. Ils deviennent des individus égocentriques et égoïstes, suivant ce que le capitalisme veux. Et que dit le capitalisme ? « Ne te fie même pas a ton papa », n’est-ce pas ?

Ce n’est certainement pas ainsi. Papa est comme un arbre fruitier. Et même si le fruit n’est plus, tu pourras te cacher dans son ombre. Une personne dégénéré par le capitalisme n’a ni respect pour ses aînés, ni amour pour ses petits. En s’attaquant et dégénérant notre culture, ils attaquent notre culture, langue, éducation, histoire. Ils veulent nous faire oublier tout cela. Ils essaient d’imposer leur propre culture décadente. Nous avons appris à ne pas courber la tête des exemples de Shah Huseyin, Bedrettin, Pir Sultan. Nous avons appris de Dadaloğlu, Köroğlu et Hekimoğlu a nous venger, de Mahir nous avons appris a ne jamais se rendre, de Dayi* a rompre l’isolement.

Voici l’histoire de ces choses qui sont trop nombreuses pour tenir dans des livres. Il y a eu un Yazid a chaque siècles, mais aussi un Hussain qui s’est levé contre Yazid. Il a eu Pir Sultan. Il a eu le DHKC. Le capitalisme est le Yazid d’aujourd’hui. C’est le fascisme dans notre pays. En attaquant les valeurs du peuple, le fascisme rend le rends individualiste. De cette façon, il inculque la culture de la décadence. Et que ferrons nous de cela ? Nous allons nous battre aux côtés du DHKC. Nous allons développer la lutte. Nous allons réduire le champ du capitalisme. Nous prendrons nos enfants et nous les sortirons de la culture de la décadence.

Nous allons leur donner notre culture, la culture de l’Anatolie. Ne dites pas: « Mon enfant est dans la ville, comment vais-je combattre dans les montagnes ? ». Pensez-vous vraiment que nous serons en mesure de savoir ce que nos enfants font dans la ville ? Le problème n’est pas dans nos enfants, mais dans le système – combattons le système. Est-ce que les enfants nous manquent ? Oui, ma fille me manque dans les montagnes. Elle me manque tout comme le socialisme me manque depuis tant d’années. L’existence de ma fille me donne plus de force dans la guérilla. Elle est la raison de mon combat. Ma fille est ma foi et mon audace.

Si les gens ne disposent pas d’un désir de se battre, cela signifie qu’ils ont egalement aucune raisons pour le faire. J’ai mes raisons. Ce sont la légitimité historique, l’amour pour notre peuple et notre patrie, notre dévouement au Parti et a ma douce fille. Ces causes peuvent croître en nombre. Parce que nous avons beaucoup de raisons de se battre. Je veux que ma fille vive son histoire, sa culture, sa langue, ses coutumes et ses valeurs quand elle grandira. Je ne doute pas que ce sera comme ça. S’il arrive que je tombe dans cette guerre, je veux que ma fille prenne le drapeau rouge de l’endroit où je suis tombé et le place dans le palais de notre ennemi. N’éloignons pas nos enfants loin des révolutionnaires. Parce que les révolutionnaires sont les enfants du peuple. Ils sont l’avenir de ce pays.

Nos enfants ne devraient pas mourir des drogues, du cancer ou du fait d’etre les chiens de Yazid. Qu’ils soient révolutionnaires, qu’ils soient l’espoir de ce pays et du monde. Nos enfants sont les enfants de l’espoir. Ils méritent le plus bel avenir, la bouche pleine de sourires, les fêtes les plus agréables. Nous allons nous battre pour cela. Je me bats dans les montagnes comme une guérillero du DHKC avec cet espoir. Je suis plein de fierté et d’honneur pour cela. En raison de la ligne sans compromis de mon Parti, je sens que je lui dois une dette. Je suis reconnaissant de marcher vers la révolution dans des étapes régulières sans parvenir a aucun compromis avec l’ennemi de l’histoire.

VIVE NOTRE LEADER DURSUN KARATAS !

VIVE LE FRONT REVOLUTIONNAIRE DE LIBERATION DU PEUPLE !

* Signification: Oncle. Nom de guerre de Dursun Karatas, le fondateur du DHKP-C.